“Etre prompt à réagir. C’est de première importance dans mon job.” C’est Xavier J. qui s’exprime ainsi, infirmier au service des urgences d’un hôpital bruxellois mais également infirmier sous-officier de réserve à l’Hôpital Militaire de Neder-Over-Heembeek. Une parfaite conjugaison permettant au militaire de réserve de partager ses compétences au profit de la Défense. Cela méritait une interview.
“Je me suis toujours intéressé à l’armée. Au service des urgences de l’hôpital universitaire Saint-Luc à Bruxelles où je travaille, j’ai rencontré deux militaires de réserve. Ils parlaient avec enthousiasme de leur engagement dans les opérations extérieures. Cela m’a motivé à franchir à mon tour le pas vers le milieu militaire. C’est ainsi qu’en juillet 2011 j’ai été sélectionné via le recrutement spécial dont une des exigences est la présentation des diplômes et connaissances requis. Actuellement je suis affecté à l’Hôpital Militaire en tant qu’infirmier militaire de réserve.”
Avez-vous déjà eu la possibilité de participer à une opération extérieure ?
“Après ma formation militaire, j’ai eu la chance de pouvoir répondre à un appel pour infirmiers devant être intégrés au détachement Belufil 24 (Belgian Luxemburg Force in Lebanon), une mission des Nations-Unies Unifil (United Nations Interim Force in Lebanon). Après une préparation adéquate, j’ai été engagé de mi-août à mi-octobre 2014 comme infirmier au détachement médical belge du camp 2-45 se situant dans la ville méridionale de At-Tiri. Le camp 2-45 était composé de 3 nations : la Belgique, la Finlande et l’Irlande. Les Finlandais et Irlandais avaient comme attribution la gestion, l’intendance et la sécurisation du camp et alentours. Le génie de combat belge avait comme attribution le déminage au niveau de la Blue Line (frontière entre le Liban et Israël) Il assurait aussi le rôle de Force Protection lors des mouvements hors du camp 2-45. En tant que détachement médical, nous assurions l’appui médical lors du travail de déminage. Chaque semaine, nous avions un exercice d’évacuation. Cela nous permettait de nous préparer en cas d’accident et de créer un maximum d’automatismes au sein de l’équipe médicale mais aussi avec les hommes du génie de combat. Au camp, nous avions la responsabilité médicale de tout le détachement Belufil. Il s’agissait là de la gestion quotidienne des soins et de la santé d’une centaine de militaires. Sur place, j’ai eu beaucoup de contacts. Ainsi, j’ai pu constater que le détachement finlandais était exclusivement composé de militaires de réserve. Comme infirmier sur le théâtre des opérations, vous êtes toujours prompt à réagir. On était sur le qui-vive, prêt à tout moment. Ce fut une belle expérience.”
Joueur d’équipe ?
“On peut l’appeler ainsi, car en tant qu’infirmier au service des urgences vous êtes vraiment dans un rôle d’équipier. Il faut travailler avec une équipe pluridisciplinaire composée de médecins, d’ambulanciers, de brancardier. C’est un travail de groupe. Ce que je préfère, c’est aller sur le terrain. Ce sont mes prestations comme soigneur durant la MESA (Marche Européenne du Souvenir et de l’Amitié) ou en appui des périodes de camp d’une unité qui m’emballent le plus. C’est ainsi qu’à terme, je prévois éventuellement une affectation au sein d’une unité de brigade.”
(Texte : Jean-Claude Carlier – Photos: Michel Decourtit)