« Chaque seconde compte ! », assure l’adjudant-chef de réserve Patrick J.. Nous sommes à Beauvechain, où il enseigne les mesures de lutte contre le feu au personnel du 1er Wing. Et ce n’est pas un hasard. En qualité d’instructeur d’un centre de formation (civil) contre les incendies et la prévention anti feu à Louvain-la-Neuve, il est la personne idéale pour partager son expérience avec son unité.
Patrick, comment avez-vous rejoint le cadre de réserve ?
En 1983, j’ai opté pour une carrière à la Défense. J’étais à l’époque secrétaire au 20e Wing Support au quartier roi Albert Ier, à Evere Nord, à l’endroit précis où sort de terre le nouveau quartier général de l’OTAN. À l’issue de mon contrat comme sous-officier temporaire, j’ai automatiquement basculé vers le cadre de réserve et rejoint le 15e Wing de Transport Aérien de Melsbroek. En 2003, je suis passé au 1er Wing de Beauvechain, mon unité actuelle. Entre-temps, je me suis spécialisé dans la prévention et la sécurité contre les incendies. En raison de mes connaissances et de mon expérience en ce domaine, j’ai demandé à assumer la fonction de conseiller anti feu.
Vous êtes un spécialiste en sécurité anti feu ?
En effet. Comme ce domaine m’intéresse beaucoup, je suis devenu instructeur au centre de formation A-FIRST, où je donne des cours de prévention et de lutte anti feu, essentiellement dans les bâtiments. J’ai également un diplôme de niveau 1 en prévention et sécurité incendie et suivi une formation d’ambulancier à la Croix-Rouge. Vous voyez, mon domaine de compétence est très large. Il couvre tous les aspects au niveau industriel, administratif et aéronautique. J’ai autrefois donné des formations au personnel de bord de compagnies aériennes, notamment la Sabena. En tant que réserviste, je me sens vraiment à ma place sur cette base, où je peux par mon expérience professionnelle contribuer à la sécurité de tous.
Pouvez-vous nous donner quelques exemples de votre emploi du temps ?
Je suis sollicité comme instructeur dans ma spécialité. Combattre les incendies n’en est qu’une facette. Car comme ma profession m’a amené à connaître très bien les produits chimiques, on me demande aussi de donner des cours sur la défense CBRN, c’est-à-dire contre les agents chimiques, biologiques, radiologiques et nucléaires. Je dispense des formations aux troupes qui se préparent dans le cadre d’une mission à Kandahar, en Afghanistan. J’encadre aussi les pompiers pour des cours à la Koninklijke Militaire School Luchtmacht à Woensdrecht, aux Pays-Bas. Ce département forme le personnel pompier militaire des forces aériennes. La base néerlandaise dispose en effet d’un terrain d’exercice anti incendie parmi les plus modernes et les plus complets au monde. Les unités de pompiers militaires des nations alliées viennent s’y entraîner.
Pendant la compétition annuelle des cadres de réserve, organisée par l’Union Royale Nationale des Officiers de Réserve et son équivalent pour les sous-officiers, je m’occupe toujours d’un stand où les participants doivent exécuter un exercice anti incendie grandeur nature.
On voit donc que ce job captivant est aussi votre passion et votre hobby.
En effet, c’est vaste et passionnant. En outre, je puis partager avec mes collègues de la Défense mes expériences quotidiennes comme instructeur dans le secteur privé. Les gens apprécient mon enthousiasme et ma serviabilité. C’est l’une des facettes attrayantes de ce travail.